On s'intéresse aujourd'hui rapidement au set LEGO 10295 Porsche 911, une boite de 1458 pièces vendue 139.99 € que LEGO nous dévoilait il y a quelques jours en la présentant comme un produit issu d'une étroite collaboration avec le fabricant automobile allemand. Ce set permet d'assembler deux versions de la Porsche 911, la déclinaison Turbo ou le cabriolet Targa. Il s'agit bien de la possibilité de choisir entre les deux modèles, le contenu de cette boite ne permettant pas d'assembler les deux véhicules en même temps.

En prenant un peu de recul sur les différents véhicules proposés par LEGO dans la défunte gamme Creator Expert ces dernières années, il convient d'admettre que certains d'entre eux étaient plus réussis que d'autres. Si la Mustang du set 10265 Ford Mustang commercialisée depuis 2019 est généralement considérée comme réussie, c'est beaucoup moins évident pour l'Aston Martin du set 10262 James Bond Aston Martin DB5 (2018) qui avait un peu de mal avec les courbes du véhicule de référence ou pour la Fiat 500 du set 10271 Fiat 500 (2020) qui peine à reproduire le véhicule emblématique de la firme italienne.

Il n'y a pas de suspense ici, même si tout n'est pas parfait, cette Porsche 911 de 35.5 cm de long et 16 cm de large fait beaucoup mieux que l'Aston Martin et la Fiat 500 sur le plan esthétique. Les puristes auront forcément des remarques concernant certains détails ou proportions et on pourrait par exemple discuter du pare-brise un peu trop plat, du capot avant pas assez bombé, de la lunette arrière de la Targa composée de plusieurs éléments qui produisent un effet brouillon, des phares aussi gros que les jantes, des axes de couleurs différentes pour les roues ou des élargissements un peu grossiers des ailes arrières de la 911 Turbo.

Beaucoup se contenteront pourtant de ce que LEGO propose et je pense que certains investiront même dans deux exemplaires du set pour pouvoir aligner les deux versions sur leurs étagères. C'est à chacun de voir à quel niveau il place la barre de ses exigences, de son indulgence et de sa tolérance.

L'assemblage du produit se divise en deux parties : le montage du "tronc commun" qui servira de base aux deux modèles suivi de l'ajout des éléments mécaniques et esthétiques qui permettent de différencier les deux véhicules. Bonne nouvelle, cette Porsche 911 est équipée d'une direction fonctionnelle.

On ne devrait pourtant pas avoir à se réjouir outre-mesure de la présence de ce type de fonctionnalité qui semble relever du minimum syndical sur un jouet de construction haut de gamme, mais quand on constate que même des modèles récents de la gamme Technic ne profitent pas de cette fonction, on peut s'estimer heureux d'en disposer ici.

Personne ne jouera avec cette Porsche 911, mais l'assemblage de cette fonctionnalité est un plus très divertissant en marge de l'empilage de briques blanches et la présence d'une direction permettra d'orienter les roues avec l'angle idéal lors de l'exposition du modèle.

Ne comptez pas trop sur le livret d'instructions pour vous en apprendre plus sur la Porsche 911, il faut se contenter de quelques pages d'introduction à la gloire du modèle et du designer Mike Psiaki et de quelques rares facts sans intérêt au fil des pages.  Il y avait sans doute matière à documenter un peu mieux cette maquette d'exposition pour faire plaisir aux puristes de la marque et aux passionnés d'automobile, surtout à l'occasion d'un set qui est clairement destiné à un public adulte.

Il n'y a pas de stickers dans cette boite, tous les éléments du tableau de bord, les différentes plaques d'immatriculation ainsi que les marquages utilisés pour identifier les deux véhicules sont tampographiés. Comme souvent, on note quelques variations de teinte entre les différentes pièces qui constituent la carrosserie de la Porsche 911 et si on rajoute l'ombre sur les arêtes de chaque pièce qui renforce l'effet "mur de briques", on se dit que LEGO aurait peut-être dû choisir un autre coloris pour cette 911. Deux des vitres latérales sont aussi tampographiées avec un motif courbe et le blanc utilisé n'est pas vraiment raccord avec celui de la carrosserie.

Quelques explications utiles sur la possibilité de construire une Porsche 911 Turbo ou une version Targa : Comme indiqué plus haut, l'inventaire de cette boite réparti en 10 sachets ne permet d'assembler que l'un des deux modèles et il faudra faire son choix avant d'atteindre le 8ème sachet, qui est commun aux deux modèles, mais qui utilise différemment les pièces qu'il contient. Les sachets 9 et 10 sont de leur côté utilisés pour l'un ou l'autre des modèles.

Les deux versions utilisent des essieux arrières de longueur différente, et le designer a prévu sur le tronc commun un clip sur lequel on enfiche l'essieu correspondant au modèle choisi. Il faudra aussi changer les jantes et ajouter ou enlever quelques éléments du moteur en fonction de la version.

Lors d'un premier assemblage, tout roule. Le plancher à base d'éléments Technic, la sellerie très réussie avec des sièges avant qui basculent pour permettre l'accès à la banquette arrière, l'habillage intérieur Dark Orange et Nougat avec son tableau de bord un peu minimaliste, les portières massives mais bien conçues, les éléments mécaniques et une partie de la carrosserie sont assemblés et il suffit ensuite de se décider pour la version Turbo ou Targa et de suivre les indications fournies dans le livret d'instructions.

Passer de l'un à l'autre des modèles après coup est plus compliqué. Je l'ai fait pour ce test et il m'a fallu démonter de mémoire certains éléments de la version Targa pour revenir au tronc commun assemblé avec les sept premiers sachets du produit, rassembler les pièces obtenues et me lancer dans l'assemblage des attributs distinctifs de la version Turbo.

La conversion dans un sens ou dans l'autre n'est pas documentée, c'est donc un peu laborieux et je parie que bon nombre d'acquéreurs seront un peu découragés par le procédé et se contenteront simplement d'exposer leur premier choix. On ne peut donc pas vraiment parler d'un produit 2-en-1, il s'agit plutôt d'un set qui vous laisse plus simplement le choix du modèle et la possibilité de le convertir peut-être un jour dans l'autre version proposée.

En marge des défauts habituels auxquels on finirait presque par s'habituer, comme les écarts de teinte ou les pièces transparentes rayées, il y a ici un problème un peu plus agaçant : sur la version 911 Turbo, l'arrière du toit blanc repose sur une série de tenons noirs et ces derniers sont visibles par transparence. L'effet n'est pas trop perturbant sur la photo ci-dessus mais il est plus ou moins présent selon l'angle et l'éclairage.

S'il est possible de contacter le service client pour obtenir des pièces transparentes de remplacement, c'est beaucoup moins évident pour les pièces dont les zones les plus fines laissent passer la lumière. On ne me fera pas croire que ce détail n'a pas été remarqué par au moins une personne en charge de la validation du produit chez LEGO et j'en déduis que ce défaut n'a pas été jugé suffisamment important pour justifier une modification du support placé sous l'arrière du toit.

Le premier fabricant mondial de jouets doit à mon avis absolument se concentrer sur tous ces petits détails qui gâchent un peu le plaisir au lieu de s'éparpiller en expérimentations diverses et variées qui ne visent qu'à draguer la clientèle adulte. L'emballage et le marketing ne font pas tout quand il s'agit de fidéliser une clientèle. Si le produit lui-même n'est pas à la hauteur des promesses faites, le client déçu par ces détails de finition décevants ne reviendra peut-être pas.

Bref, j'en conclus tout de même que LEGO nous propose ici une "maquette de Porsche 911 à collectionner" acceptable qui offre une expérience d'assemblage divertissante et qui pourra trôner aux cotés de la Ford Mustang sans avoir à rougir.

Beaucoup de fans de LEGO pardonneront comme d'habitude les approximations esthétiques et les inévitables compromis liés aux limitations du concept, ils l'ont déjà fait sans rechigner pour des produits beaucoup moins réussis que celui-ci. Le plus gros défaut du produit reste à mon avis le pare-brise beaucoup trop plat pour convaincre et ce détail gâche un peu tous les efforts accomplis pour tenter de restituer les rondeurs du véhicule.

Le set sera mis en vente sur la boutique officielle en ligne au prix public de 139.99 € dès le 16 février prochain à l'occasion d'une avant-première VIP qui permettra aux plus pressés de se faire offrir un passage un pack de goodies thématique.

Note : Le set présenté ici, fourni par LEGO, est comme d'habitude mis en jeu. Date limite fixée au 28 février 2021 prochain à 23h59.  "Les "je tente, je participe", sont automatiquement supprimés, faites un effort.

Mise à jour : Le gagnant a été tiré au sort et a été prévenu par email, son pseudo est indiqué ci-dessous. Sans réponse de sa part à ma demande de coordonnées sous 5 jours, un nouveau gagnant sera tiré au sort.

C'est l'heure du bilan 2020 avec une petite sélection très personnelle des sets que je considère comme les plus réussis cette année et de quelques boites que je trouve sans grand intérêt ou au sujet desquelles j'ai plusieurs remarques à faire.

Les lecteurs les plus assidus avaient remarqué que j'ai fais l'impasse sur ce bilan annuel en 2019. En effet, je n'avais pas grand chose à dire sur l'assortiment proposé par LEGO durant l'année et le set LEGO Batman 76139 1989 Batmobile avait à mes yeux raflé la première place du top sans avoir de véritable concurrence. Ayant déjà beaucoup crié mon enthousiasme pour cette boite dès son annonce puis lors de mon "Vite testé", j'avais préféré ne pas en remettre une couche pour ne pas avoir l'air de trop en faire.

L'année 2020 est plus nuancée et j'ai eu un peu de mal à en sortir un classement de mes sets préférés. Dans la gamme LEGO Star Wars, c'est le set 75292 The Mandalorian Bounty Hunter Transport (The Razor Crest) qui m'aura le plus enthousiasmé cette année. Ce n'est pas la plus grosse boite ni la plus chère de l'assortiment commercialisé en 2020 mais c'est celle qui m'a un peu réconcilié avec une gamme qui se contente souvent de réinterpréter des produits existants. La série The Mandalorian diffusée sur la plateforme Disney + a été une excellente surprise même si elle a ses défauts et ce produit dérivé est un vrai coup de frais sur une gamme qui ronronne un peu trop ces dernières années.

Du côté des gammes LEGO Marvel et DC Comics, il n'y a que deux boites qui ont vraiment su attirer mon attention cette année : le set 76157 Wonder Woman vs. Cheetah dont le contenu n'a finalement rien de très excitant mais c'est le magnifique emballage très différent de ce que propose LEGO habituellement qui m'a convaincu et le set 76161 1989 Batwing parce que je suis un fan du film de 1989 et que l'engin méritait d'avoir droit à sa version LEGO, même s'il est un peu moins réussi que la Batmobile de 2019.

Je suis certain que de nombreux fans mentionneront le set 10274 Ghostbusters ECTO-1 parmi leurs produits préférés de 2020, mais ce ne sera pas mon cas. Je n'ai jamais été un fan absolu de la franchise et par ricochet ce véhicule au demeurant très réussi n'est pas une priorité dans ma collection.

Comme beaucoup d'entre vous, je classe le set 71374 Nintendo Entertainment System parmi mes tops 2020, même si je suis quasiment certain que ce n'est pas pour les bonnes raisons. C'est en effet le sujet qui l'emporte largement sur la réalisation et la nostalgie a fait son travail.  En étant plus objectif, je me serais volontiers contenté d'une reproduction de la NES à 80 euros sans le téléviseur (trop) vintage livré avec.

Dans l'univers LEGO IDEAS, je dois admettre que la plupart des sets commercialisés cette année m'ont laissé de marbre :  le set 21322 Pirates of Barracuda Bay, avec son hommage appuyé à une gamme avec laquelle je n'ai jamais vraiment joué, n'a pas réveillé chez moi la nostalgie que LEGO cherchait à provoquer en se détournant au passage franchement du projet initial et le set 21323 Grand Piano est loin d'être le produit interactif que je croyais pouvoir obtenir. Son esthétique léchée ne compense pas à mes yeux sa "jouabilité" vraiment dérisoire qui se résume à écouter des pistes audio sur un smartphone ou à taper au hasard sur les touches de l'instrument en se prenant pour un virtuose. Heureusement, La représentation de l'ISS du set 21321 International Space Station est arrivée à me convaincre et cette maquette est un bel objet d'exposition qui a rejoint ma collection.

Je ne suis pas un fan de l'univers Harry Potter et je n'ai donc pas eu besoin de me creuser la tête pour trouver de la place aux nouvelles extensions de Poudlard commercialisées cette année. Je compatis aussi volontiers avec ceux qui collectionnent l'intégralité de la gamme, je sais ce que c'est que d'acheter certains produits sans grand intérêt pour ne pas regretter un jour d'avoir fait l'impasse et de les payer au prix fort sur le marché secondaire. Il serait malvenu de ma part de critiquer l'essorage actuel par LEGO de l'univers Harry Potter alors que je collectionne des produits issus des gammes comme Star Wars ou Marvel qui sont des modèles du genre.

Au rayon des produits qui m'ont semblé vraiment en dessous ce que l'on est en droit d'attendre d'un  fabricant de jouets leader sur son marché et qui affiche clairement un positionnement haut de gamme : Le set LEGO Technic 42109 App-Controlled Top Gear Rally Car avec son véhicule informe enrobé dans une licence populaire et ses performances décevantes, le set 10271 Fiat 500 avec une voiture qui ressemble à beaucoup de choses mais pas vraiment à une Fiat 500 et le casque d'Iron Man du set 76165 Iron Man Helmet qui n'aurait sans doute jamais du être commercialisé en l'état.

Ce n'est pas vraiment un flop à mes yeux mais je suis quand même très réservé sur les sets de la gamme LEGO ART avec leurs mosaïques scriptées sans véritable challenge à 120 € l'unité et au résultat final très inégal selon les références. J'ai déjà suffisamment de produits LEGO dans ma vie, je n'ai pas besoin d'en accrocher quelques-uns de plus aux murs.

Même constat pour le Colisée du set 10276 Colosseum : je comprends la démonstration de force et tout le potentiel en matière de communication qui en découle mais je reste convaincu que ce produit n'était pas "nécessaire" à ce format et à ce tarif.

Je me retiens volontairement de porter un jugement sur les univers destinés aux plus jeunes, je n'ai par exemple aucune affinité avec le concept LEGO Super Mario ou la gamme Hidden Side mais je ne suis pas la cible de ces produits qui ont manifestement trouvé leur public : le Starter Pack 71360 Adventures with Mario caracole par exemple en tête des ventes cette année.

Bref, 2020 a été une année chargée en gros sets, en hommage à différents univers et licences et en concepts inédits et innovants. Chacun aura trouvé de quoi se faire plaisir parmi les nombreux sets commercialisés et c'est bien là l'essentiel. Il y aura autant d'avis que de fans, vous avez le mien et j'attends donc de savoir quels sont vos sets préférés de 2020 dans les commentaires.

Comme promis, je vous livre rapidement quelques impressions très personnelles à propos du set LEGO 10276 Colosseum annoncé aujourd'hui. Je ne vous pas fais le détail du contenu de chaque sachet ou de chaque étape de construction, si c'est ce qui vous intéresse, offrez-vous cette boite et profitez de l'expérience sans avoir été spoilé au préalable. À 499.99 € le jouet de construction, c'est la moindre des choses.

Tout le monde aura compris qu'il s'agit du plus gros set jamais commercialisé par LEGO, on nous le répète en boucle depuis l'annonce. Mais au-delà de l'effet d'annonce, que propose réellement ce produit qui sera mis en vente dès le 27 novembre prochain au prix public de 499.99 € ? Vous vous en doutez, il ne faudra pas trop attendre de l'expérience de montage. je crois que je n'ai jamais assemblé d'autre set où l'impression de travailler à la chaîne était aussi présente. C'est le sujet qui veut ça, difficile d'en vouloir au fabricant ou aux designers sur ce point.

Quelques mots sur le conditionnement du produit, même si vous savez que je préfère généralement parler de ce qu'il y a dans la boite plutôt que de me gargariser sur l'emballage : Le set sera livré dans un carton dédié et le produit est protégé sur deux côtés par des renforts cartonnés. On peut saluer l'effort de LEGO pour essayer de nous livrer un produit en bon état mais il manque une protection sur les deux autres faces du carton. L'exemplaire que j'ai reçu a d'ailleurs un peu souffert sur ces deux faces non protégées.

L'inventaire de 9036 pièces, dont 340 arches Tan 1 x 3, 236 arches Tan 1 x 4, 207 briques Tan 1 x 2 avec motif, 92 briques Tan 1 x 4 avec motif ou encore 59 fenêtres Tan 1 x 2 x 2, est réparti dans quatre sous-emballages numérotés qui contiennent une partie des sachets et le livret d'instructions correspondant. Ces quatre livrets ne sont pas sous blister et sont simplement jetés dans les boites en question. Ils arrivent donc au mieux gondolés et au pire cornés ou endommagés. Pour un produit d'exception, on pouvait espérer un peu plus de soin au niveau du conditionnement.

Pour l'anecdote, on retiendra que LEGO a choisi d'utiliser le chiffre 4 sous la forme additive IIII sur l'un des sous-emballages et le livret d'instructions associé plutôt que de reprendre la version plus courante IV, une syntaxe qui n'est pas fausse mais qui est plutôt utilisée pour les horloges ou la monnaie romaine. Quelques facts sur le monument lui-même ou sur le travail des designers sont présents au début des livrets d'instructions, mais il faut se contenter de textes en anglais et en italien. Ajouter du texte en italien était la moindre des choses, il faut maintenant faire encore un effort et inclure d'autres langues sans forcer les acquéreurs à télécharger des fichiers PDF pour profiter d'une traduction dans leur langue.

Les designers ont manifestement déterminé l'échelle du produit en se basant sur les arches 2x3 et 2x4 présente en nombre dans les sachets et sur la technique des bougies empilées utilisée pour deux des trois différentes versions des colonnes placées sur la face extérieure de la construction. Le reste à suivi. On retiendra d'ailleurs que ce Colisée n'est pas à l'échelle du monument de référence, les designers confirment avoir utilisé la technique dite de "l'exagération verticale" pour permettre l'utilisation de certaines pièces ou techniques et au passage donner de la prestance à la version LEGO qui est donc plus haute que le monument de référence.

La partie la moins répétitive de l'assemblage est évidemment le socle du modèle dont la structure interne est composée d'une dizaine de plaques Olive Green identiques à celles déjà vues dans les sets de la nouvelle gamme LEGO Art et de quelques éléments Technic. On réalise rapidement qu'il faudra faire preuve de créativité pour trouver un endroit où exposer ce Colisée XXL avec une surface occupée au sol de 59 x 52 cm.

On ne peut pas directement associer ce Colisée à l'univers LEGO Architecture : son socle n'est pas aussi léché que celui des produits de la gamme et aucune plaque d'identification du monument n'est fournie. Le contour du socle est habillé de petits assemblages qui lui donnent sa forme définitive vaguement arrondie mais on a plutôt l'impression qu'on a découpé grossièrement le sol pour extraire la chose.

J'aurais préféré un socle rectangulaire avec un peu plus de contexte autour du Colisée, comme par exemple un bloc de végétation plus touffu qui aurait aussi contribué à accentuer le côté imposant du monument. Deux "poignées de transport"  légèrement échancrées sont disponibles sur les côtés du socle, elles seront utiles pour déplacer le modèle par la suite. N'oublions pas les quelques oliviers et les micro-véhicules dont une FIAT 500 présents sur le parvis, c'est le clin d'œil en référence au set LEGO Creator Expert 10271 Fiat 500 qui alimentera les discussions entre amis.

Lorsque le socle est assemblé, on enchaîne ensuite les sous-ensembles qui constituent la structure du monument et c'est là que le travail à la chaîne commence réellement. Les quelques techniques originales utilisées pour coller au plus près à l'architecture du monument de référence font leur effet lors de l'assemblage de la première section. Ensuite, la lassitude prend rapidement le relais. Étaler le montage du set sur plusieurs jours ou semaines est une solution qui permettra d'atténuer cette impression de  reproduire sans cesse les mêmes modules. J'y ai passé une bonne quinzaine d'heures en prenant mon temps et en répartissant le montage sur une semaine.

Chacun aura une interprétation différente de ces phases de construction très répétitives, certains s'ennuieront un peu alors que d'autres y verront un processus plutôt "relaxant" et considèreront que la fin justifie les moyens. Le challenge devient cependant rapidement très relatif et on se surprend même à construire en ne regardant que d'un œil distrait les instructions.

Chacun des sous ensembles reproduisant les nombreux couloirs circulant sous les gradins du Colisée est connecté aux autres via quelques ball joints gris parfois un peu difficiles à clipser sans forcer sur les pièces placées à proximité. Le dernier module est connecté via quelques clips plus tolérants ce qui évite de forcer. Ces points de connexions restent visibles sous certains angles et il serait à mon avis temps que LEGO propose ces pièces dans la teinte dominante de la construction au sein de laquelle elles sont intégrées.

Le produit se laissera aussi assembler par plusieurs personnes grâce à la répartition des sachets et des instructions en quatre sous-modules. Ce sera l'occasion de partager un moment convivial et de limiter la lassitude. La modularité du produit permettra ensuite de réunir les différentes sous-sections entre elles pour obtenir le modèle final.

Il n'y a pas vraiment de section facilement amovible sur ce modèle à part le morceau du plancher en bois qui, recouvert de sable, servait d'arène centrale. Ce sous-ensemble qui recouvre partiellement l'hypogée (le sous-sol de l'arène avec ses nombreux couloirs) est amovible, il ne tient que sur quelques bougies enfichées. La construction est solide, elle résistera aux phases de transport et il n'y a guère que les habillages en Dark Tan, retenus par deux lingots Tan, qui incarnent les colonnes placées sur la rangée du haut de la paroi extérieure qui pourront éventuellement se détacher suite à un faux mouvement.

Je sais que certains voudront débattre du choix de la teinte dominante de cette maquette, les deux nuances de beige utilisées n'étant pas vraiment fidèles. Il s'agit à mon avis d'un compromis acceptable pour que la version LEGO conserve une certaine uniformité visuelle sans verser dans le patchwork de gris et de marron présent sur le "vrai" monument. Le Tan est aussi un coloris à la mode chez LEGO dès qu'il s'agit de reproduire des murs, il faudra faire avec.

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas et ce Colisée au format XXL trouvera sans doute son public en plus de servir d'outil marketing d'auto-promotion pour LEGO en sa qualité de plus gros set officiel jamais commercialisé. On pourrait d'ailleurs trouver à ce modèle une éventuelle vocation éducative mais il manque la possibilité de le "convertir" dans une version historique avec l'intégralité des murs, de l'arène et du Velum, l'ensemble de toiles déployé pour protéger les spectateurs du soleil. En l'état, c'est juste une reproduction du monument vieux de presque 2000 ans qui a subi les outrages du temps et des éléments.

Il faudra débourser 500 € pour s'offrir cette imposante maquette qui pourra décorer une bibliothèque ou un bureau et qui fera certainement les beaux jours des expositions de fans. Certains se demanderont s'il était vraiment nécessaire de proposer une reproduction du Colisée à cette échelle plutôt que de commercialiser une micro-version dans la gamme LEGO Architecture. D'autres seront ravis d'avoir la possibilité de construire et d'exposer un monument de cette envergure aux côtés du Taj Mahal du set 10256 réédité en 2017, de la Sydney Opera House du set 10234 commercialisé en 2013, de la reproduction de Big Ben du set 10253 commercialisé en 2016 et du Tower Bridge londonnien du set 10214 commercialisé en 2010. Les fans de la gamme LEGO Star Wars qui veulent étoffer leurs dioramas sur Tatooine autour du set 75290 Mos Eisley Cantina trouveront de leur côté dans cette boite un inventaire de pièces en Tan et en Dark Tan qui devraient leur donner des idées (Mos Espa ? Tatooine?). À chacun de voir si l'investissement se justifie et pour quel motif.

En ce qui me concerne, je ferai sans regret l'impasse sur ce produit, n'ayant pas d'affinités particulières avec ces imposantes maquettes de monuments, mais je salue le travail des designers qui arrivent à nous proposer un produit à l'esthétique quasiment irréprochable. Le niveau de détail est à mon avis suffisamment fidèle au sujet de référence pour faire de cette boite un très bel hommage au Colisée romain qui, même s'il ne révolutionne pas le concept LEGO en matière d'expérience de montage, devrait satisfaire les plus exigeants des collectionneurs et des passionnés d'architecture.

Note : Le set présenté ici, fourni par LEGO, est comme d'habitude mis en jeu. Date limite fixée au 25 novembre 2020 prochain à 23h59.

Mise à jour : Le gagnant a été tiré au sort et a été prévenu par email, son pseudo est indiqué ci-dessous. Sans réponse de sa part à ma demande de coordonnées sous 5 jours, un nouveau gagnant sera tiré au sort.

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Histoire de pouvoir en discuter ici dans les commentaires, voici une rapide récapitulatif des rumeurs qui circulent plus ou moins activement en ce moment sur les forums et sur les réseaux sociaux. Comme d'habitude, ces informations non vérifiées et non confirmées par LEGO sont à prendre avec des pincettes en attendant des annonces officielles ou des fuites plus consistantes.

Le prochain gros set "18+" serait, selon plusieurs utilisateurs d'Eurobricks, la référence 10276 Roman Colosseum qui pourrait être une reproduction de plus de 9000 pièces du monument en question. Comme d'habitude, les fans voient rétrospectivement dans l'emballage, le contenu et les différents teasers du set 10271 Fiat 500 commercialisé cette année des indices sur cette future reproduction du Colisée qui deviendrait le plus gros set jamais commercialisé par LEGO.

Toujours dans la gamme "18+" et toujours selon un utilisateur d'Eurobricks, l'Ecto-1 pourrait refaire une apparition chez LEGO dans le set portant la référence 10274 Ghostbusters Ecto-1. La reproduction du véhicule serait plus consistante que celle du set LEGO IDEAS 21108 Ghostbusters commercialisée en 2014 avec un prix public aux alentours des 200$ et un modèle dans l'esprit des véhicules vus par exemple dans les sets 10262 James Bond Aston Martin DB5 et 10265 Ford Mustang.

Le set festif qui viendrait cette année éventuellement étoffer le Winter Village à la sauce LEGO serait, toujours d'après un utilisateur d'Eurobricks, la référence 10275 Elf Clubhouse. Il prendrait donc, comme son intitulé semble l'indiquer, le relais de la référence 10245 Santa's Workshop commercialisée en 2014.

Enfin, Brickfanatics affirme détenir des informations sur la disponibilité en 2021 d'une série de minifigs à collectionner en sachets basée sur la licence Looney Tunes détenue par Warner Bros. On ne sait pas encore quels personnages seraient éventuellement déclinés au format minifig mais si la rumeur est confirmée un jour, on pourra sans doute compter sur Bugs Bunny, Daffy Duck, Titi, Grosminet (Sylvestre), Taz, Elmer Fudd, Bip Bip et le Coyote, Speedy Gonzales et quelques autres.

Gardez à l'esprit que ces différentes informations n'en sont qu'au stade de la rumeur propagée par quelques personnes a priori bien informées et que rien ne vient pour l'instant les confirmer ou les infirmer. Il faudra attendre des annonces officielles ou des fuites plus solides pour se faire une première idée des produits concernés.